Sur son édredon tout blanc brodé de mille et un diamants, En ce début du mois de mars, l'hiver s'étirait paresseusement En cette heure matinale, près de la fenêtre je m'étais assise. Je savourais, oh ! Vestige des beaux jours, la confiture de cerises.
En cet instant de douce sérénité, soudain une frêle silhouette je vis. Couverte d'un magnifique manteau de frimas, mon regard elle a ravi. Des perles luisaient quand s'entrouvraient ses lèvres vermeilles Et ses yeux brillaient comme des cristaux de neige : quelle merveille !
Tandis que le vent agitait en tout sens ses cheveux couverts de glaçons, D'une multitude de jolis dessins givrés elle ornait les carreaux à sa façon. De son souffle glacial, elle s'amusait à éparpiller les flocons de neige, Se riant du sortilège qui les faisait tournoyer au céleste manège.
C'est alors que j'osai lui demander, tandis que j'admirais ce spectacle féerique : "Oh ! Jolie créature, qui êtes-vous donc ? Elles sont si jolies ces rondes magiques !" Ecrivant son nom en lettres d'argent sur les vitraux embués elle me dit alors : "Je suis la Fée des neiges". Je viens du pays du Nord, là où autrefois abondait l'or."
"Que désirez-vous ?" Lui demandai-je ensuite dans un murmure. "Avant que le soleil ne réussisse à briser de l'hiver l'armure, J'aimerais vous apporter un peu de magie afin d'égayer vos jours gris Et comme aux beaux jours d'autrefois, voir renaître en vous l'enfant qui rit.
Sur la vitre glacée je soufflai à mon tour et m'empressai d'y créer un dessin. C'était un petit cœur dans lequel j'avais écrit ces simples mots, bien à dessein: "Je vous aime chère Fée des neiges ! Je vous en prie, revenez autant qu'il vous plaira." Dans un tourbillon de flocons elle me souria, une dernière fois mon regard l'admira.
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