Traditions du Noël provençal
Vivant depuis peu à Grasse, je me suis intéressée aux traditions qui sont bien ancrées dans la région PACA. les marchés de Noël, en bordure de mer sous fonds de bateaux sont assez étonnants et attirent beaucoup de monde. Les villes de Cannes et Grasse rivalisent de décorations aussi somptueuses les unes que les autres. La lumière ne peut être que divine dans cette région. Les cloches des cathédrales sont elles aussi au rendez-vous et ajoutent la touche d'authenticité qui aurait pu manquer dans une région réputée être riche et touristique. Que nenni ! Noël au bord de mer est une véritable fête autant spirituelle que commerciale et familiale. Il ne faut pas oublier que les italiens sont venus en masse apporter leur valeur de croyance et de famille dans cette région si voisine de l'Italie et qui leur ressemble tant. Les vrais provençaux générationnels apportent aussi beaucoup de foi et de vérité en ces fêtes de fin d'année.
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La Sainte-Barbe : L’almanach provençal nous apprend que Sainte Barbe vivait au IIIème siècle. Patronne des mineurs et des artificiers, on la fête le 4 décembre. Ce jour là, on sème dans plusieurs soucoupes, sur une couche de mousse fraîche, quelques grains de blé et des lentilles arrosés d’un peu d’eau. Pendant les 20 jours qui séparent la Sainte Barbe de Noël, et c’est le premier plaisir de cette période, ces graines germeront et formeront de jolies touffes vertes, prémices des moissons futures. Le 25 décembre, si les grains ont bien germé l’on dit que la récolte sera bonne ; si les grains ont pourri, il faut s’attendre à de tristes moissons ! La plus belle des soucoupes sera placée sur la table de Noël, les autres iront dans la crèche, parmi les rochers et les buissons. |
La Sainte Luce : La Sainte Luce qui a lieu le 13 décembre célèbre le premier sursaut de l’hiver avant le solstice du 21 décembre. Célébrer l’hiver est un moyen de s’en faire un ami… L’arrivée de l’hiver est donc annoncée par la cueillette du gui et du houx, qui doivent leur sacralisation à des vieilles croyances préchrétiennes. Le gui chez les Druides avait un pouvoir miraculeux, on le suspend avant Noël au dessus des portes en signe de paix et de bienveillance.Le houx a une forte signification spirituelle, il représente le buisson ardent de Moïse et la couronne d’épines du Christ. Il détient un pouvoir contre la sorcellerie.L’arrivée de l’hiver annonce le froid et par la crainte du gel donne lieu à toutes sortes de superstitions. A la Sainte Luce allumer des lumières (bougies, lampions…) à sa fenêtre est une façon de conjurer les mauvais sorts de l’hiver… |
Le cacho-fio (la Veillée de Noël) : La veillée de Noël commence par un rite, pratique mi-religieuse, mi-magique.L’aïeul choisit une bougie parmi toutes celles qui sont éclairées, la présente à la famille, si la flamme se couche comme un épi trop lourd, la récolte sera bonne, si elle reste bien droite, la grange sera vide.Le cacho-fio consiste en l’allumage rituel de la bûche de Noël. « Cacha le feu » signifie l’allumer : on dit même "Bouta cacho-fio", c’est-à-dire bouter le feu à la bûche. Celle ci doit être traditionnellement de bois fruitier (poirier, cerisier, olivier).Avant de se mettre à table, le plus âgé et le plus jeune de la famille présentent la bûche devant la cheminée et, trois fois de suite, répandent du vin cuit sur la souche avant de la placer dans le foyer et de l’allumer. Tout en chantant «Alègre ! Diou nous alègre Cacho fio ven, tout ben ven ; Diou nous fagué la graci de veïre l’an que ven, Si sian pas mai que siguen pas men » soit en français « Réjouissons-nous ! Dieu nous fait la joie de célébrer le « cacho fio », tout va bien ; Dieu nous fait la grâce de voir l’an qui vient. Si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins. |
Le pastrage : La présentation d’un agneau à la Messe de minuit fait partie du rituel. C’est ce que l’on appelle le « Pastrage », qui vient de pâtre : le Berger.Les bergers en longue robe de bure, un cierge à la main, l’un d’eux portant un petit agneau de lait, s’avancent lentement vers le maître-autel, précédés du galoubet et du tambourin. Devant l’autel, l’agneau est offert au prieur qui le prend dans ses bras. Le berger fait le récit du voyage que lui et ses compagnons ont dû faire, à travers collines et vallons, avant leur adoration. D’ autres offrandes peuvent avoir lieu : de beaux fruits, des légumes, du poisson, une fougasse..., suivant les villages et suivant les régions, chacun ayant à cœur d’offrir ses meilleurs produits. Tous ces acteurs revêtent le costume de leur profession. C’est donc un cortège hétéroclite et bigarré, mais empreint d’une grande ferveur, qui s’avance alors vers l’autel accompagné de groupes folkloriques. |
Les Pastorales : La Pastorale évoque avant tout la marche à l’étable et la pieuse dévotion au nouveau-né. Le sujet ne varie guère : c’est l’histoire de Saint Joseph cherchant vers Bethléem un logis pour la nuit, allant de porte en porte, de logis en logis, jusqu’à ce qu’on lui indique une grotte où sa famille trouvera abri.Véritables mystères, au sens du théâtre médiéval, les Pastorales étaient d’abord jouées dans l’église même, faisant partie du rituel de la messe. La cérémonie fut ensuite repoussée hors des murs du temple de Dieu. Parmi les plus célèbres, citons la pastorale Maurel (1844) et la pastorale de Bellot.La pastorale Maurel met en scène la marche de l’étoile, de ”la bello estello”. Pèlerinage improvisé, c’est en fait une course au miracle. Le dialogue y est naïf et satirique, en langue provençale. L’intérêt comique tourne autour du personnage de Pistachié et de son compère Jiget, bègue de surcroît. On rit aux éclats de leurs mésaventures, avant de s’attendrir sur l’aveugle et son fils. Le "Boumian" est toujours un grand méchant, et le "Rémoulaïre" aime toujours autant le vin. |
Article issu du site : "France guide" |
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